C'est au début de l'année 2005 qu' Aristide Briand entre en scène. Il a 43 ans et a été élu député 3 ans plus tôt. Le gouvernement dépose le projet de loi en février 1905. Le débat s'ouvre devant la chambre des députés le 21 mars et dure trois mois et demi. Ni le président du Conseil, ni le ministre des cultes n'interviennent. Il doit batailler seul sur deux fronts et lance ses piques aussi bien à la gauche qu'à la droite.
Lui-même est incroyant et, comme tous les hommes de gauche de l'époque, hostile à la religion. Mais, contrairement à certains de ses collègues extrêmistes, il préfère restaurer la paix civile et éviter l'affrontement. Il est ouvert au dialogue et ira jusqu'à prendre contact avec les rares membres de l'église catholique qui acceptent de discuter.
Le 3 juillet, la loi de Séparation est votée par 341 voix contre 233. Confirmée ensuite par le Sénat, la loi est promulguée le 11 décembre 1905. La paix civile n'est pas restaurée pour autant. Il faudra attendre la guerre et la fraternité des tranchées pour réconcilier croyants et incroyants. Reste que, grâce à Briand, la société française a franchi, comme il le voulait "sans violence et sans heurts", une étape essentielle.
Pour plus d'informations : voir le site de La Ligue de l'enseignement : idées en mouvement N° 116