Voyage aux confins de l'horreur sur les rives du lac Victoria en Tanzanie.
Au début des années 1960, une équipe de scientifiques introduit à titre expérimental dans le lac la perche du Nil, un prédateur qui a décimé tout autre espèce vivante. Toutefois cette créature s'est multipliée si vite que sa chair est désormais exportée aux quatre coins du globe.
La population en profite-t-elle ? Ceux qui travaillent dans les usines semblent privilégiés mais il n'y a pas de travail pour tout le monde. On vit dans des baraquements ou dans la rue ; les enfants sniffent de la colle et les femmes se prostituent.
L'Union européenne a financé en partie la construction des usines mais rien d'autre : ni dispensaires (alors que l'épidermie de sida décime la population comme ailleurs en Afrique), ni écoles...
Plus choquant encore : tous les filets de poisson sont destinés à l'exportation, la population n'a droit qu'aux déchets et l'on voit ces tas de déchets grouillant de vers. Et l'exportation continue alors même que la famine sévit en Tanzanie.
En revanche, ceux qui ont mis en place cette activité sont doublement gagnants : les avions qui partent avec la cargaison de poissons arrivent avec des cargaisons d'armes...
Voilà en résumé la situation d'une grande partie de l'Afrique aujourd'hui. Un continent qui se meurt mais dont on exploite sans vergogne les richesses et où l'on alimente les guerres, pour notre seul profit.
Documentaire de Hubert Sauper (France-Autriche-Belgique, 2004)