J'ai eu le sentiment hier soir de découvrir le vrai visage de Mme Ceccaldi. Jusqu'à présent entre les échos purement négatifs et les échos purement positifs je restais en retrait voulant juger sur pièces et espérant que l'arrivée d'une femme à la tête de la Municipalité s'accompagnerait de décisions plus humaines. En fait, j'ai découvert un Maire visiblement agacée qu'on puisse lui parler des conditions intolérables dans lesquelles sont amenés à vivre nombre de Putéoliens.
Alors que j'évoquais la présence de plomb dans certains immeubles de la ville avec les cas de saturnisme infantile que cela induit, le Maire écoutait son chef de cabinet qui lui racontait quelque chose de plus amusant à en croire le sourire de cette dernière. A propos des dysfonctionnements de la SEREP, cette société créée en 1976 et dont l'objectif affiché était de rénover Puteaux, elle déclare sans sourciller que c'est la faute des socialistes ... en 1966 ! On croit rêver ! Alors que le capital de cette société est détaillé sur le site de la chambre régionale des comptes (rapport 1999), elle déclare ne rien savoir du montant de ce capital (540.000 Francs en 1976) ni de ce qu'il est devenu ! Rappelons que cette société n'a jamais rien fait laissant le vieux Puteaux se dégrader peu à peu.
Mieux, les six administrateurs désignés hier soir auront pour seule mission de dissoudre cette société (je suppose d'ailleurs qu'ils seront rémunérés pour ce faire). On pouvait pourtant espérer - compte-tenu de la fin de l'OPAH du vieux Puteaux - que celle-ci prendrait le relai et se verrait doter des moyens permettant d'une part d'inventorier les logements dégradés et d'autre part de se substituer le cas échéant aux propriétaires pour réaliser les travaux indispensables.
A cette idée, le maire s'est récriée. Elle a parlé d'une opération de ce genre menée rue Voltaire qui aurait coûté à la ville 1.000.000 d'euros que celle-ci n'aurait pas réussi à se faire rembourser : une affaire qui mérite d'être éclaircie car si la ville s'est substituée au propriétaire, elle peut se rembourser sur les loyers.
Toujours est-il que la ville trouve plus rentable de dépenser les 40 millions annuels de la taxe professionnelle en réalisations somptuaires et en fêtes ou réceptions diverses plutôt que de s'occuper de ceux qui souffrent même lorsqu'il s'agit d'enfants ! En ce qui concerne l'immeuble de la rue Arago, le Maire semble faire confiance au propriétaire qui doit faire venir un architecte dans les prochains jours. Quant à nous, nous demandons toujours la venue d'un expert indépendant seul habilité à établir un diagnostic.
Il faut effectivement espérer qu'à Puteaux les mots de fraternité et de solidarité auront un jour un sens (voir la tribune de la majorité dans le dernier Puteaux-infos), mais si cela arrive ce ne sera pas grâce à la municipalité mais grâce aux Putéoliens qui ne peuvent accepter cette situation et qui sont prêts à s'investir pour venir en aide à ces familles délaissées.