Le gouvernement de Vichy avait besoin de boucs émissaires pour expliquer la déroute de juin 1940 : les juifs, en particulier les juifs apatrides arrivés dans les années 30, furent les premiers visés.
Dès le mois de septembre 1940, et sans que les occupants allemands les aient réclamées, les premières mesures discriminatoires sont prises, qui vont crescendo, jusqu'au port obligatoire de l'étoile jaune. La machine infernale est en route.
Des "rafles tests" sont organisées dès l'été 1941 pour préparer la logistique. Des fuites ont lieu les jours précédant le 16 juillet 1942 et certains hommes ont le temps de se cacher mais personne n'imagine qu'on raflera femmes et enfants.
Sur les 4 000 enfants embarqués ce jour-là − la plupart de nationalité française −, une infime partie échappera à l'extermination. Séparés de leurs familles − on déportera d'abord les adultes −, ils seront parqués dans les camps d'internement de Beaune-la-Rolande ou de Pithiviers avant de prendre la direction d'Auschwitz.
Photo extraite d'un documentaire de Gilles Nadeau et Jacques Duquesne (2002)