Le projet d’institution d’un contrat « première embauche » avec période d’essai de deux ans pour tous les jeunes de moins de 26 ans constitue une nouvelle étape du démantèlement complet du droit du travail auquel se livre la droite depuis près de quatre ans.(...)
Le CPE n’est pas un projet pour l’emploi. Il constitue d’abord un nouveau cadeau aux entreprises. S’ils sont institués, les contrats « première embauche » remplaceront les CDI et mais également les CDD, sans aucun effet sur l’emploi. Il en est de même de la décision d’exonérer de toutes cotisations patronales les contrats de travail conclus avec des salariés de moins de 26 ans, comme le montre l’échec cuisant du dispositif « contrat jeunes » institué en 2002. (1)
Ces projets font en revanche peser de très lourdes menaces pour l’ensemble des jeunes dans notre pays, qui risquent de ne connaître que précarité et exclusion jusqu’à l’âge de 26 ans. Au-delà, ils menacent directement l’ensemble de la société française, puisque le Premier Ministre lui-même ne cache pas son souhait d’étendre le dispositif CPE à l’ensemble des salariés et des entreprises.
Face aux dangers que représentent ces projets pour le pacte social dans notre pays, le Parti socialiste demande solennellement au gouvernement de les retirer. En tout état de cause, il apporte dès à présent son entier soutien et participera à l’ensemble des mobilisations visant à faire échouer ces projets.
Communiqué de Martine AUBRY, Secrétaire nationale à l’Emploi et aux Affaires sociales et d’Alain VIDALIES, Secrétaire national aux Entreprises
Lire le tract que nous avons distribué ce matin sur le marché.
Tract de l'UNEF, principal syndicat étudiant
(1) Depuis la mise en place en juillet 2002 du CJE, le taux chômage des jeunes est passé de 19,5 % à 23 % aujourd’hui. Ces contrats sont restés profondément précaires : sur 242.800 contrats signés, seul un tiers sont allés au terme de la période de trois ans de versement des aides. Ils correspondent très majoritairement à des effets d’aubaine dont ont profité les entreprises : sur l’ensemble des embauches effectuées, plus de la moitié des salariés travaillaient déjà, un tiers étant déjà en poste dans la même entreprise.