Ils sont cinq : le père, serveur dans un restaurant, la mère et trois enfants : une fille de 19 ans légèrement handicapée (station debout pénible), un fils de 15 ans, scolarisé dans un collège de Nanterre et un fils de trois ans. Les parents, roumains, sont arrivés en France en 1990 et habitent depuis 1998 rue Victor Hugo dans un petit immeuble préempté par la mairie de Puteaux en 2002. L'immeuble est entièrement muré à l'exception de leur appartement.
Le 16 mars prochain, ils risquent d'être expulsés de leur appartement et relogés dans des foyers différents : le père dans un foyer à Dijon, la mère et le fils de 3 ans dans un autre foyer à Gennevilliers, le fils de 15 ans dans un foyer de Clichy. Pour la fille de 19 ans, aucune solution n'est encore trouvée.
Parfaitement intégrés dans leur quartier, ils ont été soutenus dans leurs démarches auprès de la mairie par leurs voisins. Mais pour l'instant la municipalité refuse de les reloger les considérant comme "occupants sans titre". En effet, l'appartement leur a été loué contre quittances par un locataire qui s'est fait passer pour le propriétaire. Ils ont découvert la supercherie en 2002 lors de la préemption mais depuis lors et bien qu'ils soient en situation régulière au niveau des papiers toutes les demandes de logements auprès de tous les bailleurs possibles sont restées vaines.
Après avoir été abusés par un locataire peu scrupuleux, vont-ils être dispersés aux quatre coins du département et même au-delà ?
J'ai déposé une lettre (voir ci-dessous) ce matin à la mairie pour demander au maire d'intervenir personnellement pour leur venir en aide. Notre Ville ne peut rester insensible au devenir des habitants des immeubles qu'elle achète et ne peut accepter que les membres d'une même famille soient ainsi séparés.
Objet : demande d’intervention en faveur de Mr et Mme Dragomir
Madame le Maire,
Je me permets d’attirer votre attention sur une famille installée à Puteaux, 6 rue Victor Hugo, depuis 1998 et très bien intégrée.
Abusés par un locataire qui s’est fait passer pour le propriétaire, M. et Mme Dragomir ont pendant plusieurs années payé un loyer de 3000 francs (500 €) contre quittances à un certain Mr P. La taxe d’habitation et toutes les factures sont à leur nom.
Ils n’ont découvert la supercherie que lorsque la mairie a préempté l’immeuble pour le détruire. Dès lors, ils ont fait de multiples demandes de logements sans succès.
L’expulsion est fixée au 16 mars 2006 mais une dernière audience est prévue au JEX le 13 mars. Les possibilités de relogement proposées par les services sociaux envoient le père d’un côté, la mère et Mario son fils de 3 ans de l’autre et le fils de quinze ans, Gabriel, dans un foyer de Clichy. Quant à la fille de 19 ans, Minela, légèrement handicapée (station debout pénible), aucune solution n’est encore trouvée.
Gabriel, né en France, est scolarisé dans un collège de Nanterre et fait partie du Racing Club de France à Colombes. Il joue en tant que titulaire (Ligue de Paris-Ile-de-France) et suit quatre entraînements par semaine. Le règlement du foyer ne l’autoriserait pas à poursuivre ces entraînements.
Mme Dragomir -que vous avez eu l’occasion de rencontrer- vit en France depuis 1990 et a placé tous ses espoirs dans notre pays où elle espérait le meilleur pour ses enfants. Je crois que cette famille qui a montré son attachement à notre pays et à notre ville (où M. et Mme Dragomir se sont mariés en 2000) mérite tout notre appui.
En espérant que vous partagerez mon sentiment et que vous interviendrez personnellement pour qu’ils obtiennent un hébergement qui leur permette de rester ensemble, je vous prie d’agréer, Mme le Maire, mes respectueuses salutations.