«Nous sommes tous des Américains», titrait Le Monde au lendemain des incroyables attentats suicide du 11 septembre. Indignés par cet assaut sanguinaire, les pays et les peuples qui exprimèrent leur solidarité furent infiniment plus nombreux que les militants de l'islamisme armé qui se réjouirent du malheur des Etats-Unis.
L'ONU approuva et aucun gouvernement ne protesta lorsque George W. Bush, pour venger les 3.000 morts du World Trade Center, alla porter la guerre en Afghanistan où la bande d'Oussama Ben Laden s'était placée sous la protection des Talibans. D'ailleurs la France, qui tenta ensuite d'empêcher l'intervention contre l'Irak, fut un des premiers alliés de l'Amérique, à envoyer des troupes en Afghanistan.
De même que, dans le monde arabo-musulman, il n'y eut pas un Etat pour applaudir aux discours d'Oussama Ben Laden qui justifiait le Jihad contre l'Occident par sa volonté de réunifier la communauté des fidèles de l'Islam en recréant le califat. Au contraire, du Maghreb à l'Indonésie, tous les responsables politiques dénoncèrent les objectifs du chef d'Al Qaïda qui s'était fixé comme objectifs prioritaires d'abord de prendre le pouvoir en Arabie saoudite pour contrôler les Lieux Saints et le pétrole, ensuite de faire basculer le Pakistan pour s'emparer de l'arme nucléaire.
Mais, cinq ans après, cette sympathie s'est évaporée. L'opinion internationale n'a jamais compris que l'armée américaine ait changé de champ de bataille. Au lieu de se concentrer sur la traque d'Oussama Ben Laden dans les montagnes de l'Afghanistan, les GI furent soudain lancés par le Président Bush à l'assaut de l'Irak. Et cela pour des raisons qui, à part Tony Blair, ne convainquirent personne.
Jamais on ne trouva les armes nucléaires que le Pentagone avait affirmé capables de frapper Washington et Londres avec un délai de seulement 45 minutes *. Quant à la thèse d'une démocratisation de l'Irak par la force des armes, elle n'obtint de crédit que chez les idéologues de l'extrême droite. (...)
Un article de Charles Lambroschini à lire dans Le Matin
* A lire ou à relire sur ce blog : "Aux USA et ailleurs, la propagande fait rage"