Nous poursuivons ici une publication d’extraits du rapport réalisé par la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la gestion de la commune de Puteaux (exercices 2000-2004). Il s’agit bien sûr des observations définitives, celles que la Chambre a rédigées après avoir reçu les explications du maire actuel et de son prédécesseur.
Par ailleurs, nombre d’observations portent sur des faits postérieurs à 2004 comme l’augmentation des impôts locaux en 2006 jugée "irrégulière" par la Chambre, le dernier avenant de la médiathèque (mai 2005), l’organisation de la commande publique et la gestion des ressources humaines telles qu’elles fonctionnent encore aujourd’hui…
Dans ce rapport, la CRC déplore entre autres une "maîtrise insuffisante de la programmation des marchés".
A propos du marché de la médiathèque, par exemple, la Chambre relève que le programme a été modifié quatre fois de juin 1998 à octobre 2002, le plus souvent dans des délais très brefs ce qui dénote « une insuffisante étude des besoins ». Le 30 mai 2005, un avenant motivé par le remplacement sur deux tiers de la façade des verres collés par des verres accrochés ou agrafés, le fait passer à 18,2 millions d'euros soit + 19,6 %. « Si ce changement avait été décidé au stade de l'avant-projet définitif et non sept mois avant la fin des travaux, il aurait été bien moins coûteux ». Au total, les cinq modifications du projet en feront tripler le coût prévisionnel de 5,8 millions d'euros en 1999 à 18,2 millions d'euros HT en 2005.
La Chambre dénonce par ailleurs "une insuffisante prévision des coûts d'exploitation".
A propos du Palais des sports et de la médiathèque, elle souligne que ces coûts ont été soit non communiqués, soit non évalués !
Une constatation qui s’est vérifiée fin 2006 lors d’un conseil municipal : lorsque Mme Jeanne a demandé à combien était estimé le coût d’exploitation du Palais des sports, le Maire lui a répondu : "Attendez, il n’est ouvert que depuis six mois, nous verrons cela au bout d’un an" !
Hallucinante réponse de la part d’un Maire : gérer une ville, c'est prévoir, la loi l'y oblige, une saine gestion l'exige !
La conclusion s’impose d’elle-même : une telle gestion dans une ville moins richissime que la nôtre aurait des conséquences catastrophiques. Nous demandons une gestion plus responsable : dépenser à bon escient et non pas dépenser sans compter.
Tribune parue dans le "Puteaux infos" de mai 2007