Si la Gauche doit conserver ses valeurs de justice sociale et d’équité par une meilleure répartition des richesses produites et un rôle important de l’État pour y parvenir, elle doit également remettre en cause la notion de croissance comme impératif de survie, idée qu’elle défend depuis trop longtemps au détriment d’une réflexion sur sa signification et ses conséquences. Aujourd’hui, le mode de développement des sociétés ne peut plus se faire aux dépens des ressources naturelles et par la destruction de la biodiversité, pas plus que sur le dos des pays pauvres qui ont droit, eux aussi, à leur part de bien-être.
Il est indispensable de trouver des modes de production qui allient en même temps augmentation de la main d’œuvre (pour éviter le chômage), économies d’énergie ou énergies alternatives, et limitation de la production de biens en privilégiant la qualité à la quantité, la durabilité à l’éphémère.
Cela doit passer également par davantage de services à la personne (qui n’ont pas de visée productiviste et qui améliorent la qualité de la vie) et par une forte réduction des inégalités sociales, notamment via une refonte totale de la fiscalité en France et une harmonisation fiscale en Europe. Dans ce cadre, la « taxe carbone » prendrait tout son sens et ne serait pas un simple impôt de plus.
Bref, un changement radical de conception du progrès, de la croissance, du développement des sociétés ;
peut-être une occasion d’en finir avec le plus d’avoir pour aller vers le mieux être et retrouver le sens de la vie. Vaste projet à long terme qui nous oblige à penser la politique autrement et à agir dès aujourd'hui. La réflexion et la mise en œuvre de l’Agenda 21 doivent s’inscrire dans cette perspective.
Paul Cozigon (PS-Puteaux)
> Voir l'évolution des positions du PS dans le dossier "développement durable" (contributions pour le congrès de Dijon en 2003)
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