Alors que les tracts de l'UMP - même lorsqu'il s'agit d'élections locales - taclent la prétendue mauvaise gestion de la France par François Hollande et son gouvernement*, il n'est pas inutile de se pencher à nouveau sur le bilan de M. Sarkozy. Emmanuel Lévy et Mélanie Delattre, respectivement journalistes à Marianne et au Point l'étudient avec minutie dans leur livre "Un quinquennat à 500 milliards". Un bilan calamiteux qui a fortement atrophié les marges de manoeuvre de son successeur.
Depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, la dette de la France a augmenté de 630 milliards d'euros, passant de 1 150 milliards à 1 780 milliards d'euros. Énorme. L'Élysée, relayé par Bercy, met ces résultats - "calamiteux", pourrait dire Alain Juppé - sur le compte de la crise économique la plus grave depuis 1929. Trop facile, rétorquent Delattre et Lévy.
S'appuyant sur des documents officiels, ils montrent que la crise de 2008, en abaissant les recettes et en grevant les dépenses, aurait alourdi la dette de 109 milliards d'euros. Mais le reste, entièrement imputable au président, s'élève à 520 milliards d'euros (le titre de leur livre l'arrondit à 500).
Explications : "Le budget dont a hérité Nicolas Sarkozy, à l'instar d'une voiture mal réglée (...), grillait 3,2 points de PIB." Plutôt que de "soulever le capot pour régler la machine", l'Élysée a laissé filer. En ne freinant pas cette dérive, il a fait gonfler la dette de 370 milliards d'euros. Auxquels s'ajoutent 153 milliards, car "le nouveau président a aussi appuyé sur le champignon".
Nicolas Sarkozy, l'homme qui voulait mettre l'État à la diète, a fait bondir la dette publique de la France de 20 points (dont seulement 5,5 imputables à la crise) ! (...)
En savoir plus sur http://www.lepoint.fr/economie/500-milliards-envoles-en-cinq-ans-14-01-2012-1419082_28.php
* Voir ou revoir sur le site PS-Puteaux l'article de Francis Poézévara sur les attaques insupportables de M. Franchi (15/01/2015)