La justice s’empare enfin de l’affaire des lingots de la maire de Puteaux, annonce aujourd'hui Mediapart.
Selon nos informations, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont perquisitionné début mars les domiciles de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et de sa fille Émilie Franchi. Les enquêteurs cherchaient les 102 lingots d’or et les 865 000 euros de cash retirés fin 2008 du compte secret au Luxembourg de la maire de Puteaux, qu’elle a transmis à sa fille Émilie. Mais les enquêteurs n’ont pas trouvé trace de ce butin d’une valeur totale de 2,86 millions d’euros, dont Mediapart avait dévoilé le rocambolesque escamotage en septembre 2015.
Les policiers agissaient dans le cadre d’une enquête préliminaire lancée huit mois après nos révélations. Le parquet de Nanterre a d’abord ouvert en mai 2016 une procédure contre X pour « blanchiment de fraude fiscale ». L’enquête a été élargie à des faits de « fraude fiscale » en janvier dernier, à la suite d’une plainte de la commission des infractions fiscales (CIF) de Bercy visant Émilie Franchi, qui était la titulaire du compte offshore lorsque les billets et les 102 kilos d’or ont été retirés par un mystérieux individu au guichet de banque Edmond de Rothschild Luxembourg. (...)
Joëlle Ceccaldi semble surtout effrayée par l’enquête sur les pots-de-vin présumés du chauffage de La Défense. En 2004, cinq jours après la première perquisition dans ce dossier, elle déplace en catastrophe le magot sur un nouveau compte luxembourgeois, dont elle transfère la propriété à ses enfants, Vincent et Émilie Franchi. « Oui, je prends cette décision de donner à mes enfants ce qui est sur ce compte. J’ai imaginé que comme cela on ne verrait plus mon nom, mais c’était une erreur due à un moment de panique », a-t-elle confessé au juge.
Bref, ses enfants lui ont très probablement servi de prête-nom. Vincent Franchi, qui est aujourd’hui l’adjoint de sa maman de maire, a d’ailleurs renoncé à sa part quatre ans plus tard, juste avant sa première élection au conseil municipal. Laissant du même coup sa sœur Émilie seule en première ligne.
En savoir plus sur le site de Mediapart : article du 30 mars 2017