A l'occasion du 60ème anniversaire de la mort du peintre Kupka qui vécut à Puteaux de 1906 à 1957, je vous invite à consulter le mémoire consacré à ce précurseur de l'art abstrait par Barbara Jaklová, une jeune étudiante tchèque que j'avais accueillie à Puteaux en août 2007. Elle me cite d'ailleurs dans son mémoire ainsi que le peintre René Pradez qu'elle avait pu rencontrer.
Nous étions allées aux archives municipales et rue Edouard Vaillant où se trouvait le restaurant de Camille Renault : Kupka y avait ses habitudes. Je lui avais aussi montré l'emplacement de l'ancienne rue Lemaître où se trouvait sa maison-atelier.
Son mémoire est en ligne et il est écrit en français.
Elle souhaite par ce travail contribuer à ce que le nom de František Kupka soit plus connu dans sa région natale, mais aussi en toute République tchèque, et à Puteaux où il est mort, expliquer l’importance de ses œuvres et de cette façon contribuer aux relations culturelles tchèco-françaises. (...)
Lire le mémoire (fait à la Masarykova Univerzita) et Voir la partie iconographique (p 39 à 62)
Photo (NJ) : Barbara - Rue Edouard Vaillant/ République (août 2007) à l'emplacement de l'ancien restaurant de Camille Renault
Toutes nos recherches ont commencé un jour de l’année 1955 où Meda Mládková, une jeune fille faisant ses études à l’université de Paris, a obtenu le tableau de František Kupka Danseuse de Cabaret de son ami, propriétaire d’une grande bouquinerie. Cette peinture n’était pas encore parfaite mais elle a captivé l’attention de Meda Mládková. Et cette fille s’est décidée de chercher le peintre František Kupka. C’était très compliqué parce que personne ne le connaissait.
Quand elle a trouvé son atelier, un vieux monsieur dans un blanc manteau lui a ouvert la porte. Elle a dit qu’elle était une étudiante en histoire d’art et qu’elle était une Tchèque en exil. Les yeux du vieux monsieur se sont tout de suite illuminés, il l’a amenée dans son atelier. Elle était comme dans un rêve, elle a couru d’un tableau à l’autre et elle disait que c’était splendide, beau et qu’elle sentait l’émotion. Ces peintures l’ont ravies. Il n’y avait pas de figures sur les tableaux, seulement des lignes et de belles couleurs.
František Kupka était heureux qu’une jeune fille tchèque, jolie et intelligente était arrivée chez lui. Il a voulu lui donner une peinture mais sa femme était avare. Donc Meda Mládková a acheté une peinture de lui pour cinquante dollars et elle l’a apportée chez elle. Pendant des heures, elle la regardait et elle tremblait d’émotion. La fille sentait la musique et la danse mais elle ne savait pas pourquoi. Quelques années après, Mládková s’est rendue compte que c’était une fille dansant. František Kupka savait exprimer la musique dans sa peinture. (...)