Alors que le parquet veut enfin un procès, après 18 ans d'enquête, sur l'affaire du chauffage urbain de La Défense, il est bon de rappeler ce que l'opposition a fait dès novembre 2001 pour dénoncer cette curieuse attribution de marché.
Voici ce que nous écrivions :
La Centrale de La Défense : un dossier très chaud !
Le 16 novembre 2001, le Syndicat de Chauffage Urbain de La Défense (SICUDEF), qui regroupe les Communes de Courbevoie, Nanterre et Puteaux et est présidé par Monsieur Charles CECCALDI-RAYNAUD, Sénateur-Maire de Puteaux, a définitivement désigné le Groupement ENERPART-VATECH-SOFFIMAT comme nouveau concessionnaire (pour 25 ans) du réseau de chauffage urbain et de climatisation de la Défense.
Un choix surprenant…
La société Enerpart (75% des parts du capital social du groupement) n’existait pas au moment de l’appel d’offres et ne pouvait faire état de références notamment en matière de délégation de service public, critère qui a pourtant servi à éliminer dès le départ une autre société. Son PDG, Monsieur Bernard FORTERRE, dirigeait, voici quelques mois encore, la Société Générale de Chauffe (aujourd’hui "Dalkia"), actionnaire important de CLIMADEF, la société qui détient la concession jusqu’en 2002. De plus, Juben Holding, dont Enerpart est la filiale, a pris récemment le contrôle de cette même CLIMADEF. Certainement, une simple coïncidence… Saisi par la Direction générale de la concurrence et des fraudes, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête.
… des critères de sélection non moins surprenants…
Le projet retenu est l’un de ceux prévoyant le moins d’investissements, environ 84 millions d’euros (550 millions de francs), alors que ceux d’autres groupes candidats à la concession (et ayant "pignon sur rue" en la matière) prévoyaient d’en investir près du double… mais ils ont été écartés. Par ailleurs, les critères de sélection ont été assez bizarrement pondérés. C’est ainsi que :
le critère " Esthétisme de l’architecture" (15%) a prévalu sur le critère " Aménagement/ Environnement et danger"(10%) !
le sous-critère "Accès facile aux équipements à risques" n’a compté lui aussi que pour 10%. Enfin, l’offre Enerpart-Vatech-Soffimat pour l’aspect "Assurances et garanties" avait été jugée "inconsistante et inexploitable"… (...)
> Ce texte fut distribué dans la Ville par voie de tract. Ce dossier (réalisé en novembre 2001) fit également l'objet d'une tribune dans le Puteaux Infos.