Le choix de la municipalité de donner le nom de François Coty à la nouvelle passerelle de Puteaux suscite toujours beaucoup d'indignation. Hier, c'était Manon Pignot, maîtresse de conférences en histoire contemporaine (université de Picardie-Jules-Verne) qui dénonçait dans une chronique parue dans Libération la mémoire courte et le relativisme ambiant :
(...) Quelques décennies plus tard, la descendante de François Coty est bien libre de vouloir conserver, voire célébrer, la mémoire de son aïeul. Après tout, nombreux sont les Français à avoir des papys plus ou moins collabos dans leurs albums de famille -, ils n’en sont pas comptables pour autant. Là où le bât blesse, c’est quand l’invocation du droit au souvenir filial se fait au détriment de la mémoire collective et nationale. Car, au-delà de la polémique locale, que signifie l’affaire de la passerelle de Puteaux ? Rien de moins que la réhabilitation de ce que les années 30 ont produit de pire en France : à travers François Coty, ce sont donc aussi les ligues factieuses que la ville de Puteaux commémore, quoi qu’elle en dise. Les termes employés pour défendre cette décision municipale traduisent bien une dilution de la mémoire historique dans des concepts mous et flous : on évoque des «propos malheureux» plutôt que des diatribes violemment antisémites, des convictions «nationalistes» plutôt que fascistes. (...)
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