Nadine Jeanne, ex-élue de Puteaux

Photo de François Kupka et Jacques Villon par André Ostier

André Ostier (Paris, 4 avril 1906 - Paris, 19 janvier 1994) est un photographe français, réputé pour ses portraits d'artistes et ses photo-reportages sur la vie parisienne. Issu d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne, il débute par une carrière de libraire (" À La Page") puis de journaliste avant de devenir photographe, enchaînant très tôt portraits d’artistes et photos de mode publiés par la presse illustrée d’avant-guerre. Se déplaçant beaucoup, il prend des clichés au cours de ses voyages et mène une vie mondaine très intense dans le monde de l’art et de la culture.

A Puteaux en 1954, il a réalisé cette émouvante photo de Frantisek Kupka (à gauche) et de Jacques Villon au 7 rue Lemaître où ils habitaient tous deux.

Photo à retrouver sur le site Paris musées

Photo de la maison natale de Kupka à Opocno

Frantisek Kupka, né à Opočno (royaume de Bohême, aujourd'hui République tchèque) le 23 septembre 1871 a passé cinquante ans de sa vie à Puteaux où il est mort le 24 juin 1957.  

Avant de quitter Opočno, il ne faut pas manquer de s’arrêter dans la maison natale de František Kupka, marquée par une plaque et un buste du peintre considéré comme le pionnier de l’art abstrait… En bas de la place portant son nom, des motifs de ses tableaux sont encadrés dans les pavés et la signature du peintre couronne cette petite exposition à ciel ouvert.

Voir le site français de la radio tchèque

Le 9 mai dernier, lors du renouvellement du serment de jumelage entre Puteaux et Opocno, des photos de la ville natale de Kupka réalisées par Honza Jezdik ont été exposées à la maison Lorilleux et notamment celle de sa maison natale (en haut à gauche).

Photo © NJ : Maison Lorilleux le 9 mai 2023

Hommage à René Pradez par le peintre Thierry Briault

Thierry Briault est originaire de Puteaux et a suivi des cours de peinture avec René Pradez, celui-ci l'a tellement marqué qu'il a ensuite conseillé à ses amis des Beaux Arts de Paris de venir à ses cours.

Je sentais malgré l’avis de tous, que quelque chose m’était étranger en peinture. (...) Et donc un jour, quelqu’un m’a ouvert les yeux.

René Pradez peintre d’origine belge qui enseignait au cours municipal de Puteaux et dernier représentant de cette école de Puteaux m’aura donc initié. Pradez a repris la géométrisation absolue d’un Jacques Villon, frère de Marcel Duchamp, allias Gaston Duchamp et organisateur des expositions cubistes rue La Boétie.

Par sa formation je peux dire que la peinture m’est apparue de façon entièrement nouvelle comme un monde d’harmonie entre les éléments picturaux avec des règles plastiques que je n’ai retrouvées nulle part énoncées d’une façon aussi exhaustive et profonde, au point que je ne voulus pas entrer aux Beaux-arts de Paris. René Pradez m’a encouragé à passer le concours d’entrée. L’académie moderne y régnait. La dictature de l’aplat, comme je l’appelle, nous enjoignait de rester sur le plan du tableau, à la surface du tableau, en rompant avec l’illusion de l’espace à trois dimensions, à ne jurer que par l’espace plan. Alors que les deux dimensions en peinture sont une convention comme les trois dimensions mais répondent surtout à des critères plastiques différents.

L’abstrait dominait aussi. Les enseignants avaient mal vécu l’académie classique, antérieure. Je fis de belles rencontres, et les étudiants dans ce lieu apportaient leurs propres expériences, certains ayant aussi reçu une formation ailleurs. J’ai participé à la copie d’un Christ roman monumental à l’atelier de fresque en exécutant la tête, il s’y trouve encore. J’y fis la rencontre de ma regrettée compagne Monique Stobienia. Mariés « a fresco » dira Derrida plus tard.

Précisons que ces règles plastiques enseignées par René Pradez, sont applicables à toute l’histoire de l’art, art africain ou asiatique, antique ou médiéval. J’ai prêché la bonne parole et invité une bonne dizaine d’élèves des Beaux-arts à poursuivre leur formation avec Pradez. (...)

Voir le site de Thierry Briault

P.S. On peut voir plusieurs toiles de René Pradez à la maison Lorilleux et une au musée de la la section d'or à Puteaux

Puteaux - Opocno : 15 ans d'amitié

Hier, Puteaux célèbrait ses 15 ans d’amitié avec Opocno (ville natale du peintre Kupka en République tchèque). C'est à la Maison Lorilleux que Joëlle Ceccaldi-Raynaud et Šárka Škrabalová, son homologue, ont à nouveau signé le serment de jumelage et manifesté leur désir de continuer cette coopération.

À cette occasion, les photographes tchèques, Karl Steiner, installé à Puteaux depuis de nombreuses années, et Honza Jezdik, qui vit à Opocno, ont exposé leur travail à travers un regard croisé. Honza Jezdik a réalisé une série de photographies célébrant le 150e anniversaire de la naissance de Kupka, originaire d’Opocno afin de montrer et comprendre les inspirations du peintre. Vous pouvez admirer ces photos à la Maison Lorilleux jusqu’au 14 mai 23

Voir le site infos-flash

Photo © N.Jeanne : Karl Steiner et Honza Jezdik - Maison Lorilleux

Connaissez-vous le peintre qui a donné son nom aux tours Kupka ?

Si beaucoup d'artistes du groupe de Puteaux étaient influencés par le cubisme, certains d’entre eux n’adhéraient cependant pas au mouvement. C’est le cas de Frantisek Kupka, un peintre d’origine tchèque venu à Paris à l’âge de 25 ans après avoir étudié à l’Académie des beaux-arts de Prague ainsi qu’à Vienne. A l’écart des modes, des tendances, des coteries, Kupka le restera toute sa vie. Une indépendance jamais mise en défaut. 

La peinture de Kupka évoluera toute sa vie. Passant d’abord du divisionnisme au fauvisme puis au cubisme, il s’oriente ensuite vers l’abstraction, dont il est considéré comme l’un des pères, avec Kandinsky, Mondrian, Delaunay…. Il sera après la seconde mondiale parmi les fondateurs du mouvement Abstraction-Création. Et se tournera plus tard vers le noir et blanc…

Frantisek Kupka meurt à Puteaux en 1957. La commune des Hauts-de-Seine lui rendra hommage en 1992 en baptisant de son nom une tour du quartier de La Défense. Plus récemment la ville de Puteaux s'est rapprochée d'Opocno, ville natale de Kupka. Un partenariat culturel s'est peu à peu établi entre les deux villes à partir de 2007 et en septembre 2015 un buste de l'artiste tchèque a été offert par Opocno à la ville de Puteaux.

Photo : Tour Kupka

Voir sur le blog Synanto un article sur l'exposition Gleizes - Metzinger, le cubisme et après 

Pierre Loeb expose Les couleurs de la vie à Puteaux

Une exposition de tableaux de Pierre Loeb intitulée les couleurs de la vie a été proposée à la maison Lorilleux du 15 octobre au 25 novembre. Sans faire partie de l'école de Puteaux telle qu'elle existait encore après la seconde guerre, l'artiste était un ami de Jean Chevolleau* dont il s'est inspiré. Il a également eu l'occasion de rencontrer Camille Renault dans son restaurant de Puteaux.

> Voir la page facebook de Pierre Loeb

* Voir l'article sur l'exposition Jean Chevolleau à l'Hôtel de ville de Puteaux en 2013

Abraham Poincheval à La Défense après son épopée canadienne

Abraham Poincheval expose dans le cadre des Extatiques l'oeuvre Le chevalier errant, l'homme sans ici. L'oeuvre représente l'armure d'un chevalier du 13ème siècle peu à peu envahie par une nature métallique. Elle renvoie à une ancienne performance de l'artiste qui avait traversé la Bretagne sur 100 kms revêtu de cette armure en 2018. Il vient de renouveler l'exploit cette année en marchant en armure de Montréal à Quebec (280 kms) du 17 juin au 26 juin !

Lire l'article sur radio Canada

Il était aujourd'hui sur l'esplanade de La Défense sans armure et a priori parfaitement reposé !

Photo © Nadine Jeanne : La Défense, le 29 juin 2022 - Abraham Poincheval (à gauche en polo rayé) à côté de son oeuvre

Mort de Meda Mladkova, grande collectionneuse des toiles de Kupka

Meda Mladkova, collectionneuse d'art tchèque émigrée, s'est éteinte mardi 2 mai à l'âge de 102 ans, a annoncé sa fondation. Durant la Guerre froide, Mladkova a acheté des œuvres d'artistes tchèques modernes souffrant sous le régime communiste imposé par Moscou, organisant pour eux des expositions et des bourses. (...) Elle s'est plus particulièrement intéressée à Frantisek Kupka qu'elle a rencontré pendant ses études à Paris.

Lire l'article sur Franceinfo

En 1955, Meda Mládková, étudiante à l’université de Paris, a rencontré Kupka dans son atelier de la rue Lemaître à Puteaux. "Un vieux monsieur dans un blanc manteau lui a ouvert la porte. Elle a dit qu’elle était une étudiante en histoire d’art et qu’elle était une Tchèque en exil. Les yeux du vieux monsieur se sont tout de suite illuminés, il l’a amenée dans son atelier. Elle était comme dans un rêve, elle a couru d’un tableau à l’autre et elle disait que c’était splendide, beau et qu’elle sentait l’émotion. Ces peintures l’ont ravie. Il n’y avait pas de figures sur les tableaux, seulement des lignes et de belles couleurs. (...)"

Extrait du mémoire de Barbara Jaklova sur F. Kupka (2008)

P.S.Toute sa collection a été léguée à la ville de Prague.

La Grange aux chevaux de Camille Renault à Broué

(...) Grâce à son travail de restaurateur et de marchand de tableaux, il put devenir le mécène d'une pléiade de jeunes artistes. Il les logeait, les nourrissait et les alimentait en peinture. Camille leur demandait en échange de lui peindre des chevaux, une femme à la fenêtre ou son portrait. (...) Bientôt les tableaux s'accumulent et certains prendront une valeur inestimable. Camille se retrouvera à la tête d'une des plus prestigieuses collections privées du monde. Pour exposer ces oeuvres, Camille achète en 1952 une ferme dans le village de Broué entre Dreux et Houdan. Elle sera baptisée "Le bateau de pierre".

Il quitte Puteaux en 1967 : La Défense se construit et les bulldozers détruisent peu à peu les ateliers de ses amis peintres. Il ouvre une galerie boulevard Haussmann. Il vit dans deux pièces aménagées en sous-sol. Aucune fenêtre, seulement des peintures. Lorsqu'il reçoit une toile, il la "teste". Il la place en évidence de façon à la voir en s'endormant, en se réveillant, en mangeant. Puis il change de toile. Si la première lui manque, c'est qu'elle "tenait". "Ici, ce n'est que le banc d'essai, déclare-t-il à un journaliste venu l'interroger. Si la toile "tient", je l'embarque sur mon bateau à Broué." (...)

Voir la note Hommage à Camille Renault (6 août 2004)

Photo © les amis de Macario Vitalis : Camille Renault dans "la grange aux chevaux" au sous-sol du bateau de pierre à Broué

Exposition Macario Vitalis à Puteaux

Hier a été lancée maison Lorilleux l'exposition Macario Vitalis, un peintre philippin en France en présence du maire de Puteaux et de l'ambassadeur de la république des Philippines. Ce peintre est resté une vingtaine d'années à Puteaux où il fut logé par le grand restaurateur et mécène Camille Renault.

La rencontre entre VITALIS et le restaurateur-mécène Camille RENAULT a été fondamentale dans la vie de VITALIS : il est resté vivre près de 20 ans auprès de la famille de Camille RENAULT, logeant dans une chambre de bonne au-dessus du restaurant de Puteaux. VITALIS y disposait d’un atelier et il exposait ses toiles dans le restaurant que le « tout Paris » artistique fréquentait, de 1925 à 1967. La rencontre entre les deux hommes aurait eu lieu vers les années 1935-1936. Et VITALIS ne quittera Puteaux qu’en 1957, pour s’installer à Plestin-les-Grèves. Il continuera à fréquenter Camille RENAULT, exposant ses toiles dans le second restaurant de Big boy « Le Bateau de pierre » à Broué (Eure-et-Loir) ou à la galerie du boulevard Haussmann.

Voir le site Macario Vitalis

A noter que la ville de Plestin-les-Grèves a prêté plusieurs tableaux. La ville de Puteaux dispose d'un tableau montrant la mairie un jour de marché ainsi que de plusieurs croquis sur panneau en isorel représentant quelques moments de la vie de Camille.
Les autres oeuvres viennent de la collection de Christine Thorailler, commissaire de l'exposition.

Photo © NJ - Buste de Macario Vitalis - Maison Lorilleux