Nadine Jeanne, ex-élue de Puteaux

Adieu Cesaria

De sa voix rauque et lancinante, la chanteuse capverdienne Cesaria Evora avait fait voyager par delà le monde "la morna". Un chant plaintif traditionnel de l'archipel du Cap Vert à la croisée du fado portugais et cousin du blues américain.

Après avoir écumé les bars de Mindelo à Sao Vicente, l'une des îles de l'archipel du Cap-Vert, elle avait fini par connaître le succès et la gloire à l'âge de 50 ans grâce à l'album Miss Perfumado (1992) et à la chanson Sôdade, une reprise de Bonga Kuenda traitant du sort des Capverdiens contraints de travailler dans les plantations de cacao par le pouvoir colonial portugais.

Pieds nus sur scène en soutien aux sans-abris, femmes et enfants pauvres de son pays, elle sera surnommée "la Diva aux pieds nus". Elle s'est éteinte ce samedi 17 décembre à l'âge de 70 ans. Sodade.

Appel des Indignés : Occupons La Défense le 4 novembre

Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens qui ne nous représentent pas, et à l'oligarchie financière qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de notre avenir.

Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains, ni entre celles des banquiers.

#OccuponsLaDéfense!

Rendez-vous dès le vendredi 4 novembre à partir de 17h devant l'Arche de la Défense, le quartier de leurs affaires.
Venez construire avec nous un autre monde, pour que cesse l'austérité et vive la démocratie réelle. Il est temps pour nous de nous unir. Il est temps pour eux de partir.

Mise à jour (05/11/2011) : Voir des photos sur "démocratie réelle" - (12/11/2011) : Une semaine d'occupation pour les indignés de La Défense sous la surveillance étroite de la police et de la gendarmerie.

The first grader : "J'apprendrai jusqu'à ce que la terre remplisse mes oreilles"

Il aimait à répéter: "On n'est jamais trop vieux pour apprendre". En 2003, à l'âge de 84 ans, Kimani Ng’an’ga Maruge profite de la réintroduction de l’école primaire gratuite et pour tous par le gouvernement kényan pour s’inscrire à l’école primaire Kapkenduiywo, dans l’ouest du Kenya.

The first grader *, un film du réalisateur britannique Justin Chadwick, projeté au Kénya depuis le 14 juin 2011, raconte la détermination de cet homme. En septembre 2005, il devient en quelque sorte le porte-parole de l’éducation en Afrique grâce à son discours au siège des Nations unies, à New York.

Ancien résistant Mau Mau contre le joug britannique dans les années 50, Kimani Maruge, décédé en août 2009 à l'âge de 90 ans, a toujours affirmé qu’il s’est aussi et surtout battu pour l’éducation (...). Déterminé à en profiter, il déclarait : "J'apprendrai jusqu'à ce que la terre remplisse mes oreilles".

Un film émouvant qui devrait galvaniser l'énergie de tous les élèves...

La sortie du film tombe à pic alors que le Kenya fait figure de mauvais élève en terme d'éducation: dernièrement, environ 35 millions d’euros destinés aux écoles primaires se sont volatilisés des caisses du ministère de l’Education...

En savoir plus sur le site Slate Afrique

* Diffusé ce soir sur Arte - Sortie prochaine en salles.

De retour du Sénégal ou comment travailler durant ses vacances

Une semaine de farniente sur la petite côte au sud de Dakar très prisée par les touristes et deux semaines de travail bénévole au nord près de Mboro avec une petite association franco-sénégalaise "Les Brigades vertes" qui s'occupe de reboisement dans les écoles.

Chaque cour est plantée d'arbres avec la participation des élèves et des enseignants et clôturée pour que le bétail ne vienne pas manger les jeunes pousses. C'est l'occasion d'une sensibilisation à l'environnement et les enfants peuvent ensuite profiter de l'ombre mais aussi des fruits donnés par certains des arbres.
En cette période de vacances scolaires, c'est sur la pépinière de l'association que l'on avait le plus besoin de main d'oeuvre afin de préparer les plantations de la rentrée et j'ai fait ce que j'ai pu (ratissage, semis...)

On n'entend pas beaucoup parler du Sénégal mais le pays est actuellement agité par une crise polique : le président Abdoulaye Wade (85 ans) voulant changer la constitution pour briguer un 3ème mandat en 2012. Il est à souhaiter que dans ce pays - contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays "moins démocratiques" - la transition se fera sans violence.

Photos : Hôtel Cap Ouest à Dakar - Pépinière de Mboro (communauté rurale de Darou Khoudoss) à 120 kms au nord de Dakar.

Le Président d'Haïti bientôt en France

Depuis mon retour d'Haïti, je suis attentivement ce qui se passe là-bas via le site Haïti libre : reconstructions (marchés, écoles...), situation sanitaire, utilisation des aides...

L'argent collecté par les ONG après le séisme a permis de dresser des camps, de rebâtir sommairement les écoles, de déblayer les routes, de reconstruire les hôpitaux... et permet toujours d'aider des milliers de familles à survivre (aide alimentaire, eau potable, soins...)

Pour la reconstruction, ce sera long d'autant que de nombreux problèmes préexistaient au séisme (logements, emplois...) et que beaucoup de promesses de dons émanant de donateurs publics n'ont toujours pas été décaissées. Une analyse récente révèle un taux de déboursement de 37,8 % pour la période 2010-2011.

Le Président Michel Martelly doit donc séduire et convaincre. Après une tournée aux Etats-Unis, il commencera dès demain "une tournée européenne de 10 jours qui le conduira, entre autres, en Espagne, en France, en Belgique et en Grande-Bretagne."

Au cours de ce voyage de travail, qui vise à promouvoir une nouvelle image d’Haïti, le Président Martelly s’entretiendra avec des chefs d’État et de gouvernement de plusieurs pays, ainsi qu’avec divers investisseurs potentiels. L’objectif principal étant de trouver des débouchés économiques et financiers en faveur de la relance de l’économie nationale. (...)

Photo : Affiche du candidat Martelly (parti "Repons Peyizan")

Mise à jour : Le président doit écourter sa tournée en Europe pour cause de politique interne. Il ne se rendra qu'en Espagne pour un forum d'affaires sur Haïti et sera de retour le 10 juillet pour pouvoir aider son Premier Ministre désigné à "passer le test du Parlement". La visite en France est reportée à l'automne.

Puteaux-Haïti : Beau succès pour la rencontre avec Jean-Robert Léonidas

C'est dans une ambiance des plus chaleureuses que s'est déroulée hier au palais de la médiathèque la rencontre avec Jean-Robert Léonidas, auteur haïtien (1), originaire de Jérémie, la "cité des poètes".

Longtemps exilé aux USA où il a exercé la médecine tout en taquinant la plume, il a désormais rejoint sa ville natale où il pratique l'horticulture ! Un homme à multiples facettes donc qui à l'aide de diapositives nous a parlé avec beaucoup d'humour et de fierté de la culture haïtienne (littérature, peinture, religions...) émaillant son discours de poèmes écrits par lui ou d'autres artistes.

Ce ne furent pas "paroles de tafia" mais douce musique d'un pays à la fois si loin et si proche de nous.

La conférence -remarquablement préparée en amont par les bibliothécaires (livret, exposition...)- s'est terminée par une discussion où a notamment brillé Antoinette Jean, grande spécialiste de l'art haïtien, avant que tout le monde ne se réunisse à la cafétéria autour d'un pot des plus cordiaux.

Un grand moment ! Merci à la ville de Puteaux d'avoir (sur ma suggestion) invité cet auteur.

(1) Principales publications : Sérénade pour un pays ou la génération du silence (Essai) - Prétendus créolismes (Essai) - Les Campêches de Versailles (roman) - Parfum de Bergamote (Poésie) - Rêver d’Haïti en couleurs (en collaboration avec Frantz Michaud, photographe).

Photo (envoyée par M. Léonidas) : Palais de la Médiathèque. M. Léonidas (rien à voir avec les chocolats comme il le dit lui-même mais peut-être avec le roi grec...); à ses côtés, Mme Antoinette Jean; derrière, Mme Nadine Jeanne, conseillère municipale de Puteaux

Mission en Haïti (suite) : Quel projet pour Puteaux à Cap haïtien ?

La mission pour laquelle j'étais mandatée était surtout concentrée sur la ville de Cap haïtien qui se situe au Nord d'Haïti.

La ville bien que n'ayant pas été touchée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en a subi le contre-coup avec l'arrivée de très nombreux réfugiés.

Cette ville autrefois l'une des plus belles du pays est aujourd'hui surpeuplée : plus de 700.000 habitants pour des infrastructures prévues pour 40.000. On constate une urbanisation sauvage en front de mer, sur les mangroves et sur les mornes : toutes localisations dangereuses (insalubrité, glissement de terrain...)

L'objectif était au départ de participer aux études de faisabilité pour la construction d'un nouveau quartier de logements dans les environs de la ville : un projet monté dans le cadre de la coopération décentralisée par la ville de Suresnes (UMP) et auquel participent également la ville de Clichy (PS), le ministère des affaires étrangères et l'union sociale pour l'habitat.

Cependant, une fois sur place j'ai pu me rendre compte qu'aucun terrain ne pouvait être proposé dans l'immédiat : l'absence de cadastre en Haïti rendant d'ailleurs les choses complexes. Ce projet n'offre donc pas de visibilité à court terme.

C'est pourquoi au final j'ai proposé un autre projet plus rapide et qui serait propre à Puteaux. Sur place, j'ai pu visiter l'Alliance française. Celle-ci, très dynamique, est la plus fréquentée du pays. Elle occupe l'une des belles habitations de style colonial du centre ville mais sa charpente menace de s'effondrer. 

Le projet serait donc de restaurer cette maison afin que l'Alliance française puisse continuer sa mission.
Mme Ceccaldi, Maire de Puteaux, m'a semblé intéressée par ce projet qui doit encore être affiné.

Télécharger l'intégralité du compte-rendu de mission

Photos (NJ) : 1. Visite de terrains possibles pour la construction d'un nouveau quartier de logements - 2. L'Alliance française

> Voir l'album photos Mission Haïti (1er-7 mai 2011)

Jean-Robert Léonidas : Un auteur haïtien à Puteaux

Jean-Robert Léonidas est né en 1946, à Jérémie, "la cité des poètes". Après des études de médecine, il exerce aux Etats-Unis durant une trentaine d'années.

Loin d'étouffer le souvenir, cette longue absence a avivé une capacité d'écoute naturellement attentive aux signes surgis de la terre natale — littérature et peinture, mais aussi musique et danse, célébration des fruits de la terre, éloge de la cuisine.

Ce qui me reste d'Haïti - son dernier livre - est un recueil de textes écrits ces 25 dernières années : les écrivains y sont au premier plan (...) à peine en retrait, les peintres dont les couleurs exaltent la nostalgie ; et toujours l'amitié fondée sur le partage, d'origine, de destin, de langue — Jean-Robert Léonidas croit aux vertus d'un bi-linguisme où le créole ne serait plus socialement dévalorisé.

Rencontre avec Jean-Robert Léonidas le samedi 18 juin à 16h au Palais de la Médiathèque - 122 rue de la République à Puteaux

18 mai : Fête du drapeau haïtien...

Du 18 mai 1803 au 18 mai 2011...

Le 18 mai 1803, Dessalines déchire le blanc du drapeau français pour en faire le drapeau haïtien. Cet événement est illustré par le tableau de Madsen Mompremier, «Dessalines Ripping the White from the Flag» (huile sur toile, 1995).

Devenu empereur en 1805, Dessalines remplace le bleu par le noir. Christophe garde ce drapeau. La devise de Dessalines – «La Liberté ou la Mort!» – est remplacée par le président Alexandre Pétion qui redessine le drapeau en 1806, revenant au bleu et rouge et en y ajoutant «L'Union fait la force» et la bande d'étoffe blanche au milieu avec les armes de la République ornées du bonnet de la liberté (bonnet phrygien).
Le drapeau duvaliériste en place de 1964 à 1986, noir et rouge et sans bonnet phrygien, est remplacé depuis 1986 par le drapeau bleu et rouge de Pétion.

> A découvrir le livre de Catherine Eve Roupert : Histoire d'Haïti, la 1ère république noire du Nouveau Monde (paru en janvier 2011)

Du côté de Cap Haïtien : Une ville qui doit redevenir belle...

Mission en Haïti (suite) : Les 3 et 4 mai, je me suis rendue avec M. Testud, maire-adjoint aux relations internationales de Suresnes, à Cap-Haïtien au nord du pays. La ville du Cap a beaucoup d'atouts et elle fut longtemps la plus belle ville du pays. Mais aujourd'hui, on constate une urbanisation anarchique : en front de mer notamment mais aussi sur les mangroves et sur les mornes. La venue de nouveaux réfugiés après le séisme a encore accru la surpopulation (aujourd'hui, 700.000 habitants alors que les infrastructures sont prévues pour 40.000). Comme dans la capitale, une multitude d’habitants tentent de vendre quelque chose pour survivre.

Cependant, la ville est calme et on peut s’y promener sans risque. Beaucoup de rues étaient en travaux avec un financement de l’Etat. De son côté, la Minustah (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti) construit une "route SOS" pour permettre une évacuation plus rapide de la ville en cas de séisme ou de cyclone : il n’existe actuellement qu’une seule route d’accès et un seul pont pour relier l'est et l'ouest de la ville.

Le centre ville comporte quelques belles habitations de style colonial dont celle où se trouve l’Alliance française. Autour d’une grande place, se dressent l’archevêché, la cathédrale et l’Hôtel de ville. L'Hôtel de ville ne comporte qu'une dizaine de bureaux et le maire  Michel Sainte-Croix n'a que deux adjoints ! Pour une ville de 700.000 habitants, c'est maigre !

De nombreux projets ont déjà été réalisés par Cap Haïtien et Suresnes dans le cadre de la coopération décentralisée (nettoyage des ravines, aménagement d'un terrain pour une décharge contrôlée, réfection des lanterneaux de la cathédrale...)
Prochainement, sur ce blog, une présentation des projets auxquels la ville de Puteaux pourrait s'associer. J'attends, en toute logique, que Mme Ceccaldi, maire de Puteaux, - à qui j'ai envoyé ce jour un compte-rendu de mission - ait eu le temps d'en prendre connaissance.

Photos (3-4 mai 2011) : Cap Haïtien - 1. Hôtel de Ville - le maire du Cap, le maire de Limonade (commune voisine) à gauche, M. Testud (à droite) et moi - 2-3. rue principale du Cap - 4. Le pont.